Par Mickaël MÉLIGNE
[Source: LeMalherbiste.fr]
Franck Dumas aurait pu reconduire le même onze qui a obtenu une probante victoire face au Mans une semaine auparavant, mais il a décidé de lancer un Sébastien Mazure en phase de reconquête, tant au niveau de son temps de jeu, qu'en terme de confiance et d'influence dans le jeu offensif caennais. Gonflés à bloc par une série d'invincibilité, les rouges et bleus entament sans complexe la partie. Le ballon confisqué, les milieux de terrain pressent efficacement des Valenciennois légèrement surpris d'entrée par cet engagement. Si bien qu'à la 4eme minute, Deroin récupère un ballon mal renvoyé par la défense nordiste. Il s'engouffre dans la surface de réparation excentré côté droit et frappe du coup de pied. Penneteau est à la limite de la laisser filer, il met la main en opposition pour écarter le tir à raz de terre. Caen pousse, et maîtrise littéralement son sujet. Sur un raid d'Eluchans, Nivet récupère une louche à l'entrée de la surface de l'Argentin, contrôle de la poitrine puis reprend de volée, au dessus. Dans la continuité, encore une récupération haute qui profite à Gouffran. Il s'en va centrer pour Deroin devant le but, qui décale en une touche Mazure au second poteau. Ce dernier, à la recherche de son premier but, frappe du pied droit et n'attrape pas le cadre. C'est la plus belle occasion de ce début de match que vendange l'attaquant malherbiste et qui ne trouvera pas un regain de confiance sur cette action. Dumas furieux de ce raté sait, à l'image de Nivet interviewé cette semaine sur le site, que pour obtenir un résultat à l'extérieur, on doit se montrer incisif. Ils ne croient pas si bien dire puisqu'au bout de 10 minutes de jeu, ce ballon en or de but va constituer LE tournant du match.
Une ouverture du score à ce stade de la rencontre aurait été logique et aurait surtout lancé les Malherbistes sur de bonnes bases. Mais à l'inverse, Valenciennes qui fait le dos rond depuis le coup d'envoi commence à sortir et à montrer les crocs. Sur leur toute première occasion et contre le cours du jeu, Savidan inspiré talonne pour Belmadi dans la surface et met hors de position, Seube, Sorbon et Leca. L'ex-Marseillais lancé tente une frappe du gauche, et sur un coup de billard, Sebo récupère miraculeusement le cuir et fait preuve d'une bonne vitesse d'exécution pour mettre un plat du pied qui fait mouche (1-0, 16e). Entre avoir l'opportunité de mener et se faire surprendre en l'espace de 5 minutes, le grand écart est dur à avaler. Cette ouverture du score assène un véritable coup derrière la tête de Caennais méritants jusque là . Pas démoralisés pour autant, Deroin et ses coéquipiers repartent de l'avant pour essayer de recoller rapidement au tableau d'affichage. Titi centre en direction de Gouffran oublié dans la surface. Mais la tête n'est pas assez appuyée pour surprendre Penneteau qui se saisit du ballon. Savidan encore lui profite d'une approximation de la défense centrale et s'en va défier Planté, mais son tir n'attrape pas la cadre. Alors qu'on s'apprête à regagner les vestiaires, Vincent Planté place son ballon aux 6 mètres pour dégager son camp. A la retombée, on trouve une tête valenciennoise qui atterri sur Savidan. Le poison nordiste se joue de deux Caennais et lance Sebo dans la profondeur. Sorbon mal positionné ne peut que constater les dégâts, le Slovaque gagne son duel face au portier Malherbiste au bénéfice d'un astucieux ballon piqué (2-0, 42e). La mi-temps est finalement atteinte avec un retard de deux buts pour les Malherbistes.
Le scénario est assez dur quand même pour le Stade Malherbe qui tombe sur une équipe de Valenciennes ultra réaliste. Une statistique : lorsque Caen encaisse le premier but, Caen s'incline. Le phénomène s'est produit à quatre reprise cette saison. Menés 2-0 à la mi-temps, autant dire que la mission des Malherbistes semble évidemment bien compromise. Pour renverser la vapeur, Dumas fait entrer Samson dès la reprise aux dépends de Gomis. Caen passe donc en 442 avec pas moins de six joueurs à vocation offensive ! On dit toujours que ce n'est pas le nombre d'attaquants ou le système qui permet de marquer des buts. En sortant le seul milieu défensif, le coach normand prend le risque de déséquilibrer son bloc défensif. D'autre part, faire rentrer Samson qui évolue dans le même registre que Mazure est assez surprenant. L'association de deux attaquants en manque de confiance n'est pas non plus un gage de certitudes. Tous ces paramètres, ajoutés à la frustration de prendre deux buts contre le cours du jeu, font que les joueurs se retrouvent quelques peu désorientés sur le terrain.
Côté valenciennois, l'attitude est diamétralement opposée. En pleine confiance, les défenseurs font les gestes justes, les attaquants donnent le tournis à l'arrière garde caennaise. Les hommes de Kombouaré se lâchent et au fur et à mesure, les Malherbistes baissent pavillon. Savidan cherche perpétuellement les espaces, aujourd'hui nombreux entre la défense et le milieu caennais. Intercalé entre les lignes, il fait beaucoup de mal : sa vision du jeu et son bagage technique lui permette de porter le danger à tout moment. Illustration à l'heure de jeu, entouré de trois malherbistes, il tente et réussi le coup du sombrero, s'avance et sans se poser de question prend sa chance des 25 mètres. Sorbon voulant contrer le tir, ne fait que l'effleurer et trompe le malheureux Planté, qui peut aller chercher pour la troisième fois de la soirée le ballon dans ses filets (3-0, 61e). Chose qu'il aurait pu faire quelques minutes auparavant, lorsque Sebo lancé sur la droite fait un centre tir qui transperce le gardien normand, mais passe à l'extérieur du poteau. Complètement abattus, désorganisés, désabusés, les joueurs caennais attendent la fin du match. Ils continuent toutefois à attaquer sans trop de convictions. Gouffran aurait même pu réduire la marque, mais Penneteau faisait aussi son boulot pour préserver sa cage inviolée. Dans les arrêts de jeu, Jemaa offre, comme un peu trop souvent ces derniers temps, un ballon à Doumeng au milieu de terrain. La sanction a failli être immédiate, avec Pujol décalé idéalement dans la surface, mais sa tentative de lob passe à côté. Valenciennes l'emporte sur un score plutôt flatteur. Savidan est incontestablement l'homme du match, il fut présent dans tous les bons coups et déterminant sur la totalité des buts du VAFC. Il faut accepter la supériorité de l'adversaire ce soir, qui pour le coup se présente comme la véritable bête noire du SMC.
La défaite aussi décevante soit-elle ne doit pas entamer la progression malherbiste. Les revers ne sont jamais agréables à vivre et à digérer. Celui-là permet néanmoins de montrer que rien est acquis et qu'il ne faut jamais se relâcher. Caen recule d'une place à la faveur de Lens. Franck Dumas a deux semaines pour remobiliser ses troupes et préparer la réception de Bordeaux. A l'entame d'une série infernale à jouer, le caractère et la capacité de réaction des Malherbistes sont déjà mis à l'épreuve.